Des traces des premiers peuples amérindiens, aux conquêtes de territoire, à la période de l’esclavage, et jusqu’à son abolition, la Guadeloupe et ses communes de la Riviera détiennent un patrimoine historique extrêmement riche et divers, lié à l’histoire de ses peuples.
De nombreux sites historiques et commémoratifs sont à visiter pour retracer l’histoire depuis nos différentes communes.
Dans la commune du Gosier :
Le Fort Fleur d’Epée, construit entre 1750 et 1763, vous offre des vestiges d’un bastion de la fin du XVIIIè siècle et inscrit monument historique en 1979. Cet édifice a été construit pour défendre la ville de Pointe-à-Pitre contre les attaques anglaises. Plus importante fortification de Grande-Terre, vous y découvrirez un parcours pédagogique proposant une découverte des bâtiments et souterrains. Une salle y est également présente pour accueillir des expositions d’art. Situé sur les hauteurs à Bas-du-Fort au Gosier, vous pourrez y contempler une magnifique vue depuis les remparts sur l’île de Basse-Terre et sur la baie du Gosier.
Le musée des costumes et traditions présente des collections textiles de toutes les époques et recrée les ambiances d’antan. Des Amérindiens jusqu’au XXe siècle, venez découvrir la richesse de la culture matérielle de la Guadeloupe. La visite se fait sur réservation et dure environ deux heures.
Le monument aux morts du Gosier se situe entre la mairie et l’église, en mémoire aux victimes de la Guerre 1914 - 1918. Vous trouverez une liste d’environ 58 noms de victimes et une stèle commémorative de l’abolition de l’esclavage.
Le Fort Louis, fut construit en 1695, renforcé en 1759. Lors de la révolte de 1802, il fut démantelé. Devenu Fort L’Union, il s’effaça au profit du Fort Fleur d’Epée mieux équipé en matière d’éléments de défenses. A cette époque, la Guadeloupe alternait entre périodes de guerre et périodes d’occupation, notamment par les Anglais. Elle fut occupée de 1759 à 1763 par les Britanniques, qui fondèrent le port de Pointe-à-Pitre. Aujourd’hui, les vestiges restants ne sont pas accessibles.
Dans la commune à Sainte Anne :
Le stèle commémorative du Mémorial Neg Mawon vous accueille sur un rond-point proche du Village Artisanal de Sainte-Anne. Le nom de Nèg Mawon (nègre marron) était attribué aux esclaves qui s’enfuyaient, malgré le risque encouru, pour échapper à leurs dures conditions de vie, d’autres choisissaient de se suicider. Ces évasions donnaient lieu à des recherches intensives de la part des maîtres. Les fugitifs qui étaient retrouvés subissaient les châtiments réglementés par le Code Noir : mutilation, marqués au fer d’une fleur de lys ou amputation d’une oreille à la première tentative. Une autre fuite leur valait l’amputation d’un mollet afin de leur ôter toute velléité de désobéir à nouveau. Ceux qui s’y risquent malgré tout encore une fois étaient punis de mort par pendaison s’ils étaient rattrapés.
Sur ce mémorial du Nèg Mawon, Jocelyn Pezeron a choisi de situer le contexte historique avec en arrière-plan, un pan de moulin que l’on retrouvait dans les plantations. Les chaînes font références aux traitements infligés par les maîtres. Le Nèg Mawon y apparaît, une jambe et les oreilles coupées. Il est entouré de deux Chaltoné, sorte de flambeaux, avec lesquelles il s’éclairait pour se déplacer la nuit, de la conque de lambi qui permettait de communiquer avec les autres esclaves et du Ka (tambour) qui accompagnait les esclaves dans leurs chants et leur permettait de perpétuer la musique africaine.
Depuis 2014, cette musique, le Gwoka, est inscrite au Patrimoine Immatériel de l’Humanité par l’Unesco.
Le moulin de Gissac serait le plus ancien de Guadeloupe. Encore entouré de quelques vestiges d’une habitation sucrière, l’édifice a résisté aux tremblements de terre, en particulier celui de 1843. A proximité d’une résidence, on y accède par une rue un peu avant le lycée Yves Leborgne.
Les moulins à vent sont apparus vers 1730 en Guadeloupe. C’est le moulin tour, composé d’un corps tronconique en maçonnerie et doté d’une charpente mobile pour orienter les ailes, qui est le plus répandu.
Dans la commune de Saint-François :
Le monument à la mémoire des esclaves à Saint-François met en scène des éléments qui ont marqué l’univers de la condition servile, les chaînes, les boulets et les tambours. Sur le livre ouvert, sont inscrits 6 mots très fortement évocateurs du sacrifice subi : Afrique, Escale, Torture, Fouet, Nèg Mawon, Liberté. Il rend hommage à l’esprit de révolte des combattants de la liberté : Delgrès, Solitude, Ignace et Massoteau qui luttèrent avec d’autres compagnons, contre le rétablissement de l’esclavage, une première abolition ayant eue lieu en 1794. Delgrès et ses hommes s’opposent à la puissante armée chargé par Napoléon de rétablir l’esclavage. Plutôt que de se rendre, il se fit sauter avec ses derniers compagnons d’arme au cri de “Vive la liberté !”. L’abolition définitive de l’esclavage en Guadeloupe date de 1848. L’arrivée sur l’île des premiers esclaves eut lieu en 1644, vers 1790, ils étaient près de 90 000.
A la fin de la période esclavagiste, on estime leur nombre à 40 millions à l’échelle mondiale.
Le “monument aux Indiens”, est érigé à Pombiray en 1999 pour commémorer l’arrivée des Indiens en Guadeloupe à partir de 1854, il symbolise l’expression d’une culture et de traditions fortement ancrées dans la commune. Ce monument représente le joueur de matalon (instrument essentiel indien) entouré des bustes de deux personnages incontournables ; Henry Sidambarôm, homme politique guadeloupéen issu d’une famille d’origine indienne qui lutta toute sa vie pour l’accession à la citoyenneté française des travailleurs originaires de l’Inde en Guadeloupe, et Gandhi, symbole de la résistance à l’oppression, qui a contribué à conduire l’Inde à l’indépendance. En Guadeloupe, les Indiens sont présents depuis plus de 170 ans. La commémoration de l’arrivée de ces hommes et femmes se célèbre sur toute l’île, particulièrement à Saint-François, qui accueillent de nombreux descendants de ces premiers arrivants. Les fêtes, manifestations, débats, expositions, se succèdent tout au long de l’année.
Le musée Kreol West Indies est un espace de promotion des arts et du patrimoine d’exposition historique. Mêlant les arts contemporains et les objets du patrimoine, le lieu propose une scénographie originale reconstituant chaque période préhistorique et historique, par strates chronologiques : années 1940/1950, colonie et économie de plantation intérieurs créoles, les immigrations post abolition, flibuste et piraterie, les civilisations précolombiennes,... couvrant 4 millénaires d’histoire avec une collection d’objets du patrimoine mobilier antillais unique au monde dans une villa au cœur d’un jardin tropical.
L’habitation Saint-Jacques est situé sur un terrain privé. Bien installé sur un talus, les vestiges et le moulin résistent encore. De la sucrerie ne subsiste que le mur nord et les vestiges de l’équipage.
A Saint-François, nous comptabilisons encore 19 moulins.
La statue de Gandhi est un don de la République de l’Inde à la Ville de Saint-François, cette statue de l’apôtre de la non-violence surnommé “Le Mahatma“ (la grande âme) a été inaugurée le 18 janvier 2004. Elle est un hommage à la paix, à la tolérance et à la fraternité. Erigée au carrefour Pradel, inaugurée le 19 janvier 2008, cette statue de Martin Luther King en bronze oxydé est l’œuvre du sculpteur Didier Audrat. Elle représente l’homme orateur face à la foule, une main posée sur son pupitre, l’autre levée, dans un mouvement pour convaincre son auditoire. Elle participe à la reconnaissance de l’histoire noire et rappelle son combat pour l’égalité et sa démarche non violente contre la ségrégation. Martin Luther King, fut lauréat du prix Nobel de la paix en 1964.
Dans la commune de La Désirade :
L’île de la Désirade vous donne rendez-vous à la place de la mairie pour découvrir une stèle en mémoire à Victor Schoelcher, une des figures emblématiques lié à l’abolition de l’esclavage aux Antilles.
Vous pouvez également découvrir des canons d’ancienne batterie en explorant l’île de la Désirade.
La Désirade possède également une ancienne léproserie. Créée en 1728, et définitivement fermée en 1956, les premiers malades y étaient transférés depuis la Guadeloupe avec 6 mois de vivres, seulement visités par les sœurs de la charité. Ce n’est que vers 1800 qu’un hospice a été construit et un médecin dépêché sur place. Les seuls vestiges encore visibles de cette léproserie sont ceux de l’ancienne chapelle dans le quartier de Baie-Mahault.
Une halte touristique incontournable, l’ancienne cotonnerie, sur la route de l’ancienne station météo, on trouve les ruines bâtiments de l’usine. Le coton a été cultivé sur l’île dès la deuxième partie du XVIIIe et l’on trouve encore aujourd’hui quelques cotonniers. L’activité de cette cotonnerie a démarré en 1918 pour fonctionner jusqu’en 1922. Les produits étaient expédiés par bateau à partir de la petite crique en contrebas.
D’autres sites historiques à visiter en Guadeloupe :
● Le Fort Louis Delgrès (Basse-Terre)
● Le Fort Napoléon (Terre de Haut, Les Saintes)
● Le Musée de l’esclavage, le Mémorial ACTe (Pointe-à-Pitre)
● Le Musée départemental Victor Schoelcher (fermé temporairement)
● L’Habitation Beausoleil (Saint-Claude)
● L’Habitation Néron (Le Moule)
● L’Habitation Beauport (Port-Louis)
● L’Habitation Roussel-Trianon & Habitation Murat (Grand-Bourg, Marie-Galante)
● L’Habitation Vanibel (Vieux-Habitants)
● L’Habitation La Grivelière (Vieux-Habitants)
● Les Marches des esclaves (Petit-Canal)
● Les épaves marines (Anse à la barque)